Greffer l’organe d’un donneur sur le corps d’un receveur, cela paraissait impensable il n’y a encore pas si longtemps. Mais aujourd’hui greffer une main, un cœur et même un visage fait pleinement partie du paysage médicale. Et si l’étape suivante était la greffe de tête ? Un neurochirurgien s’en croit capable, mais il y a un mais…
S’il réussit son opération, Sergio Canavero pourra faire un joli pied de nez à ses très nombreux détracteurs. Car ils sont légion les neurochirurgiens et les scientifiques à s’insurger contre cette folle entreprise dont le patient n’a que peu de chance de sortir vivant. Mais Sergio Canavero n’est pas un novice de la greffe de tête. Il affirme s’être entraîné pendant de nombreuses années sur des souris et même des singes. Un ami des bêtes donc…
Couper. Refroidir. Greffer.
Sergio Canavero ne sera pas seul dans l’aventure et pourra compter sur une équipe de quelques 150 médecins pour l’épauler. Ils ne seront pas de trop pour réaliser cette opération qui demandera une attention de tous les instants. Une fois séparée du corps, la tête du volontaire devra d’abord être refroidie afin de limiter la perte de sang. La tête sera ensuite greffée sur le corps d’un patient en état de mort cérébrale. Et le cobaye, pardon, le patient, a déjà signé.
La première greffe de tête a trouvé son volontaire
Accepteriez-vous de vous faire décapiter ? Pourriez-vous envisager de vous réveiller rattacher à un corps étranger ? Valery Spiridonov, lui, y est fermement préparé. S’il est volontaire pour cette opération chirurgicale extrêmement risquée à l’issue encore très incertaine, ce Russe de 30 ans n’est pas fou pour autant. Sa motivation : s’échapper de l’amyotrophie spinale, une maladie très rare qui atrophie ses muscles et l’handicape fortement. On ne peut qu’admirer le courage d’une personne en souffrance prêt à tenter l’impossible pour s’en sortir. Mais sans parler des chances vraiment faibles qu’a l’opération d’être couronnée de succès, qu’en sera t-il des complications ? De la rééducation ? Des rejets ?