Mr. Nobody (Eric Morden)

Eric Morden, plus connu sous le nom de Mr Nobody, est l’un des personnages les plus complexes et déroutants de l’univers des comics. Sa jeunesse reste largement obscure, mais son parcours bascule lorsqu’il vole un robot géant, attirant l’attention de la Brotherhood of Evil, une organisation criminelle notoire. Il est invité à rejoindre ses rangs, mais sa première mission tourne au fiasco. Humilié et menacé de mort, Morden est expulsé du groupe. Craignant pour sa vie, il s’exile au Paraguay, où il trouve refuge chez un scientifique nazi en fuite. Insatisfait de sa vie et en quête de sens, il se porte volontaire pour une expérience mystérieuse menée par le scientifique.

L’expérience, qui consiste à rester immobilisé dans une pièce blanche pendant trois jours, pousse Morden à la folie. Lorsqu’il émerge de cette épreuve, son corps s’est transformé en une forme abstraite et semi-présente, défiant toute logique physique. Libéré de toute contrainte corporelle, il tue ses tortionnaires et entame un voyage à travers le monde pour recruter des individus marginaux et former un groupe excentrique, la Brotherhood of Dada, une parodie subversive de la Brotherhood of Evil.

Créé par Arnold Drake et Bob Brown, Eric Morden fait sa première apparition dans Doom Patrol #86. Cependant, c’est sous la plume de Grant Morrison et Richard Case que le personnage prend une nouvelle dimension. Dans l’arc narratif « The Painting That Ate Paris », Mr Nobody et son groupe volent une peinture dotée du pouvoir de consommer ceux qui la contemplent. Ils parviennent à piéger la ville entière de Paris à l’intérieur de cette œuvre, provoquant le chaos. Une fois à l’intérieur de la peinture, Mr Nobody se confronte à Cliff Steele (Robotman) et prévoit d’engloutir le monde entier. Son plan échoue suite à l’intervention du Cinquième Cavalier de l’Apocalypse. Paradoxalement, Mr Nobody s’allie alors avec la Doom Patrol pour vaincre ce nouvel ennemi commun.

Dans « Nobody for President », toujours prisonnier de la peinture, Mr Nobody contacte psychiquement divers excentriques pour orchestrer sa libération. Il les guide jusqu’à Venise où il localise le vélo d’Albert Hoffman, chargé de l’énergie du tout premier trip LSD. Utilisant les propriétés psychédéliques du vélo, il lance une campagne présidentielle, cherchant à défier l’ordre établi. Cependant, John Dandy, un agent gouvernemental, réussit à le ramener à son état d’Eric Morden et le blesse grièvement.

Plus tard, dans « The Front Men », Mr Nobody réapparaît mystérieusement, doté de la capacité de posséder d’autres personnes. Il prend le contrôle de Thayer Jost, un magnat des affaires, et orchestre une campagne de manipulation médiatique contre les super-héros. Il forme un groupe de vilains déguisés en héros, les « Front Men », et frôle la domination totale avant d’être stoppé par Ambush Bug, qui révèle l’imminence d’un reboot de l’univers.

Dans « Nada », Mr Nobody élabore un plan encore plus ambitieux pour détruire et recréer la réalité à l’aide d’une substance addictive appelée « $#!+ ». Sa fille, Terry None, active cette substance par ses claquettes, semant la confusion et la désorientation parmi ceux qui la consomment. Son projet s’effondre lorsque Terry tombe enceinte de Casey Brinke, et, après la naissance de l’omniblank, Mr Nobody est transporté au Final Heaven, où il devient l’animateur des Eonymous, une race mystérieuse.

Mr Nobody possède une physiologie singulière qui le rend extrêmement difficile à appréhender, tant sur le plan physique que psychique. Il semble invulnérable, voire immortel, et ses capacités psychiques lui permettent d’entrer dans les rêves et de posséder des individus tout en restant conscient de leurs actions. Son existence même défie les lois de la réalité, rendant tout affrontement avec lui particulièrement imprévisible.

Dans la série télévisée Doom Patrol, Mr Nobody est l’antagoniste principal de la première saison, incarné par Alan Tudyk. Fidèle à son caractère original, il brise fréquemment le quatrième mur, parlant directement au public et manipulant les événements de l’histoire avec une ironie mordante.