Maciste

Maciste, le colosse aux mille visages, est un héros mythique du cinéma italien dont les origines remontent à l’époque du cinéma muet. Il apparaît pour la première fois en 1914 dans le film Cabiria de Giovanni Pastrone, où il est interprété par Bartolomeo Pagano, un docker génois devenu star du jour au lendemain. Contrairement à d’autres figures mythologiques, Maciste ne provient pas de la mythologie classique mais d’une création purement cinématographique.

Maciste est présenté comme un homme doté d’une force surhumaine, de stature imposante et d’une morale inébranlable. Il aide les opprimés, combat les tyrans et rétablit la justice, que ce soit dans l’Antiquité, le Moyen Âge ou même à l’époque moderne. Ce trait d’universalité lui permet d’apparaître dans des contextes très variés, sans jamais perdre son identité de justicier populaire.

Son nom, « Maciste », ne renvoie à aucune racine précise dans l’histoire ou la mythologie grecque, bien qu’il sonne comme un dérivé de « machina » ou « machos », suggérant la force brute. Dès ses premières apparitions, il est doté d’un charisme tranquille, souvent vêtu d’une simple tunique et d’un pagne, symbole de son humilité malgré sa puissance.

Dans les films des années 1960, Maciste devient une icône du péplum italien, au même titre qu’Hercule ou Samson. Interprété notamment par des culturistes comme Mark Forest ou Kirk Morris, il devient une figure incontournable du cinéma populaire européen. Chacun de ses films le montre dans un lieu différent, comme un voyageur intemporel : de l’Égypte ancienne aux royaumes maudits, des cités englouties aux mondes souterrains peuplés de géants.

Maciste ne possède pas de pouvoirs magiques, mais une force phénoménale qui lui permet de soulever des colonnes, abattre des portes de pierre ou lutter à mains nues contre des monstres. Cette puissance physique est souvent associée à un courage inébranlable et à un sens aigu de la justice. Il se distingue des autres héros de l’époque par sa bienveillance : il refuse de tuer inutilement et protège les faibles avec une grande humanité.

Dans certains récits, Maciste est prisonnier d’un sortilège ou invoqué dans des situations désespérées, comme un champion éternel capable de traverser les âges. Ce caractère « mythique mais non mythologique » le rend unique dans l’histoire du cinéma d’aventure.

Malgré l’arrêt des productions dans les années 1970, Maciste continue d’inspirer une certaine nostalgie chez les amateurs de péplum. Il incarne l’idéal d’un héros pur, fort et désintéressé, loin des justiciers ambigus de l’époque moderne. Il demeure une figure emblématique du cinéma de genre italien, un symbole de bravoure intemporel.