Le fondateur de la startup Abel a révélé une information sidérante : Meta aurait offert 1,25 milliard de dollars à un chercheur en intelligence artificielle. Malgré une rémunération hors norme, l’expert approché aurait décliné l’offre. Un symbole fort dans une industrie où l’argent ne suffit plus toujours à attirer les talents.
Une offre à 9 chiffres pour un seul chercheur
Le chiffre donne le vertige. Daniel Francis, à la tête de la jeune pousse Abel spécialisée dans la génération automatisée de rapports de police grâce à des caméras corporelles, affirme que Meta aurait proposé un contrat de 1,25 milliard de dollars sur quatre ans à un chercheur en IA. L’équivalent de 312 millions de dollars par an. Ce n’est pas une levée de fonds, ni un budget R&D, mais bien une rémunération individuelle.
L’information, partagée sur LinkedIn, a rapidement suscité des réactions dans la sphère tech. S’il est impossible de vérifier ce montant de manière indépendante, plusieurs sources évoquent effectivement des offres aux montants démesurés en coulisses. Ce cas illustre l’intensité croissante de la compétition mondiale pour recruter les cerveaux de l’intelligence artificielle.
Meta, en quête de superpouvoirs pour l’IA
Derrière cette proposition se trouve Meta Superintelligence Labs, une nouvelle entité lancée récemment pour accélérer le développement d’IA dites « générales » ou « autonomes ». Dirigée par Alexandr Wang, également fondateur de Scale AI, cette équipe a pour ambition de bâtir les fondations de la prochaine génération d’agents intelligents, capables d’apprendre et d’agir de manière plus souple et contextuelle.
Pour cela, Meta ne lésine pas sur les moyens. Plusieurs experts ont rapporté des propositions de 100 à 300 millions de dollars sur quatre ans. Certains chercheurs auraient même reçu des primes à la signature dépassant les 100 millions. Des montants qui font passer les salaires de la Silicon Valley pour des tickets de caisse.
Des millions, mais un « non » en réponse
Le plus frappant dans cette affaire, c’est que l’offre n’a pas été acceptée : le chercheur visé a dit non. Pas par désintérêt pour l’IA, mais vraisemblablement pour des raisons éthiques, de valeurs ou de vision à long terme.
Dans un contexte où les débats autour de l’usage de l’intelligence artificielle, surveillance, militarisation, biais, désinformation, sont de plus en plus présents, les meilleurs profils ne se laissent plus séduire uniquement par des zéros.
Des entreprises comme OpenAI ou Anthropic, qui se présentent comme plus soucieuses des implications morales de leurs technologies, rapportent régulièrement que leurs employés déclinent des offres mirobolantes venant de géants comme Meta ou Google DeepMind. Pour certains ingénieurs, contribuer à un projet aligné avec leurs principes personnels pèse désormais plus lourd qu’un bonus à neuf chiffres.
La guerre des talents en IA atteint des sommets
Cette anecdote illustre une réalité que vivent aujourd’hui toutes les grandes entreprises tech : les meilleurs spécialistes en IA sont rares, et leurs compétences valent de l’or. En comparaison, l’offre de Meta dépasse de loin le transfert de Neymar au PSG (222 millions d’euros en 2017), considéré comme le plus cher de l’histoire du sport. Ici, il ne s’agit même pas d’acheter un joueur, mais de convaincre un individu de rejoindre une mission de recherche.
Laszlo Bock, ancien DRH de Google, estime d’ailleurs que ces montants, aussi choquants soient-ils, sont parfaitement rationnels. Pour une entreprise qui génère plus de 160 milliards de dollars de revenus annuels, dépenser quelques centaines de millions pour verrouiller un talent clé est un investissement stratégique… et parfois moins coûteux qu’une acquisition d’entreprise entière.