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Indiana Jones et la Dernière Croisade : Sean Connery n'avait que 12 ans de plus qu'Harrison Ford


En 1988, Steven Spielberg a surpris Hollywood en choisissant Sean Connery pour incarner le père d’Indiana Jones dans « La Dernière Croisade » : les deux acteurs n’avaient en effet que douze années d’écart. Ce choix audacieux a été plus que payant, leur complicité à l’écran ayant donné l’une des plus belles dynamiques père-fils du cinéma d’aventure.

Un casting qui a surpris tout Hollywood

Lorsque Spielberg décide de réunir Sean Connery et Harrison Ford dans le même cadre, l’idée séduit autant qu’elle interroge. A l’écran pourtant, cette différence d’âge s’efface devant la magie de leur duo. Harrison Ford, déjà solidement installé dans le personnage d’Indiana Jones, s’est posé pourtant des questions sur l’équilibre à donner à leur relation.

L’arrivée de Connery sur le plateau a néanmoins vite balayé toutes ses incertitudes : avec son charisme légendaire, Sean Connery a apporté d’emblée une nouvelle tonalité au film. Dès la première lecture du script, Connery interrompt Spielberg d’une remarque aussi brève qu’essentielle : « Faisons d’eux des humains, pas seulement des héros. » Une simple phrase qui réoriente toute la dynamique du film.

À partir de ce moment, la relation entre Indy et son père n’est plus une figure imposée de l’intrigue, mais le cœur battant de l’aventure. Ford, admiratif, reconnaîtra plus tard : « Sean pouvait donner de la dignité aux scènes les plus absurdes et faire rire toute l’équipe dans la seconde qui suivait. »

Indiana Jones et la Dernière Croisade : Sean Connery n’avait que 12 ans de plus qu’Harrison Ford #2

Les deux hommes, malgré leurs carrières différentes, partagent une même exigence professionnelle. Sean Connery, né en 1930 à Édimbourg, et Harrison Ford, né en 1942 à Chicago, ont chacun marqué l’histoire du cinéma mondial bien avant leur rencontre. Mais sur le tournage, ils se découvrent aussi en tant qu’hommes. Ford aime raconter avec humour que Connery le traitait « comme un écolier mal élevé, même hors caméra », renforçant sans le vouloir l’authenticité de leur complicité à l’écran.

Le tournage regorge d’anecdotes, à l’image de cette fameuse partie de golf en Espagne. Connery, impeccable dans son élégance toute britannique, taquine Ford, arrivé en pantalon cargo poussiéreux et casquette de baseball. « Tu es habillé pour le combat », lui lance-t-il en riant, avant de lui tendre une vraie casquette de golf. Ce souci du détail, du respect de certaines formes, avait profondément marqué Ford, qui adoptera discrètement l’habitude de transporter des chemises de rechange pour les journées de reshoots.

Une alchimie immortalisée à jamais

Parmi les scènes les plus mémorables de La Dernière Croisade, celle où père et fils tentent de s’échapper d’un château nazi en étant attachés dos à dos reste dans toutes les mémoires. Pendant le tournage de cette séquence, Sean Connery improvise une réplique qui n’était pas prévue dans le script : « Elle parle dans son sommeil. »

Ford, pris au dépourvu, laisse échapper une expression stupéfaite si authentique que Spielberg décide de conserver la prise. Ce moment d’improvisation parfaite est devenu l’une des signatures du film.

L’entente entre les deux acteurs ne se limite pas à quelques scènes fortes. Leur relation se prolonge bien après le tournage. Lors d’une interview pour Empire, Sean Connery déclare : « Harrison a une qualité rare : il écoute. Dans ce métier, c’est une vertu en voie de disparition. » Harrison Ford, lui, évoquera dans Entertainment Weekly l’influence déterminante de Connery sur sa manière d’aborder son métier : « Sean apportait une intégrité d’un autre temps. Il pouvait faire rire un technicien par une simple remarque, puis captiver toute une salle d’un seul regard. »

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La reconnaissance publique de leur lien intervient quelques années plus tard. En 2006, lors de la cérémonie du Lifetime Achievement Award remis à Sean Connery par l’American Film Institute, Harrison Ford est invité à monter sur scène. Son discours émeut la salle entière : « J’ai joué son fils. Et en quelques semaines, j’ai appris plus sur la présence, le timing et la grâce que durant toutes mes années d’expérience. » Sean Connery, profondément touché, déclare ensuite à la presse : « Ce gamin est devenu un sacré bonhomme. »

Un duo qui a marqué bien au-delà du cinéma

Lorsque Sean Connery s’éteint en 2020 à l’âge de 90 ans, Harrison Ford publie un court message, simple et déchirant : « Il a été mon père… pas dans la vie, mais dans le film et dans mon cœur. »
Un adieu pudique, à l’image de la relation profonde qu’ils avaient su nouer.

Encore aujourd’hui, à chaque rediffusion de « Indiana Jones et la Dernière Croisade », cette complicité unique ressurgit à l’écran. Bien plus qu’une grande aventure ou qu’un simple divertissement, le film incarne ce que le cinéma peut offrir de plus rare : la capture d’une véritable affection humaine entre deux monstres sacrés. Une étincelle magique qui continue de briller, des décennies après.

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Indiana Jones et la Dernière Croisade : Sean Connery n’avait que 12 ans de plus qu’Harrison Ford #5

Indiana Jones et la Dernière Croisade

  • 17 octobre 1989 (2h07)
  • Titre original Indiana Jones and the Last Crusade
  • Univers
  • De Steven Spielberg
  • Avec Harrison Ford, Sean Connery, Denholm Elliott, Alison Doody, John Rhys-Davies, Julian Glover, River Phoenix, Michael Byrne, Kevork Malikyan, Robert Eddison
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