Plus de cinquante ans après sa sortie, Hibernatus reste une comédie indémodable dans le cœur des Français. Porté par un Louis de Funès en grande forme, ce film mêle science-fiction loufoque et satire sociale, dans une intrigue où un homme cryogénisé revient à la vie… avec 65 ans de retard. Mais derrière les éclats de rire, certaines questions intriguent toujours les internautes. En voici quelques-unes.
Le film est-il tiré d’une histoire vraie ou d’un livre ?
Non, mais il s’inspire librement d’une pièce de théâtre éponyme signée Jean Bernard-Luc. Le film reprend l’idée de base, un homme congelé retrouvé intact, et l’adapte dans un style typiquement burlesque. À l’époque, le concept de cryogénisation fascine le grand public, mais reste purement théorique. Le film exploite donc une idée de science-fiction, sans jamais se prendre au sérieux.
Comment expliquer le succès du film malgré un scénario improbable ?
C’est tout l’art de Louis de Funès. Son interprétation du personnage d’Hubert de Tartas, bourgeois autoritaire et dépassé par les événements, transcende l’absurde de l’intrigue. L’acteur parvient à rendre crédible une situation invraisemblable grâce à son jeu nerveux, ses mimiques et son timing comique. L’humour réside justement dans le décalage entre la rationalité moderne et le retour d’un homme du passé.
Pourquoi Hubert de Tartas tient-il tant à cacher la vérité ?
Dans le film, Hubert tente par tous les moyens de dissimuler au professeur Hibernatus qu’il est désormais en 1969, afin d’éviter un choc psychologique fatal. Ce postulat sert de moteur comique : pour faire croire au ressuscité qu’il est toujours en 1905, on reconstitue entièrement un décor d’époque. Derrière cette farce, le film moque gentiment la société bourgeoise, obsédée par les apparences et incapable de s’adapter à l’imprévu.
Le film est-il une critique de la modernité ?
Oui, en filigrane. Hibernatus oppose les valeurs anciennes à la société de consommation des années 60. L’homme congelé, Paul Fournier, devient une sorte de miroir pour ses descendants, qui doivent cacher leurs mœurs modernes (le scooter, la mini-jupe, le vocabulaire familier). Ce choc des époques permet de rire, mais aussi de réfléchir à la rapidité avec laquelle les normes évoluent.
Quels effets spéciaux ont été utilisés pour le corps congelé ?
Les internautes s’amusent parfois de la simplicité des effets visuels. En 1969, pas d’images de synthèse : l’homme congelé est incarné par un comédien maquillé, couché dans un caisson rempli de fumée artificielle. Le charme rétro opère toujours, même si certains spectateurs d’aujourd’hui y voient un aspect un peu kitsch, ce qui participe aussi à l’attrait du film.
Pourquoi le film plaît-il autant aux générations actuelles ?
Parce que son humour repose sur des situations universelles : le mensonge, le décalage entre générations, l’embarras, l’absurdité sociale. Et bien sûr, grâce au génie comique de Louis de Funès, qui transcende les époques. Les jeunes générations découvrent Hibernatus à la télévision ou sur les plateformes, souvent par le biais familial, et y trouvent une comédie toujours efficace, rythmée, sans vulgarité.
Le film a-t-il été un succès à sa sortie ?
Absolument. Avec près de 3,3 millions d’entrées en France, Hibernatus s’est hissé parmi les plus gros succès de l’année 1969. Il a renforcé la popularité de De Funès, déjà au sommet après *Oscar* ou *La Grande Vadrouille*. Sa diffusion régulière à la télévision dans les décennies suivantes a assuré sa longévité auprès du grand public.
Une suite ou un remake est-il envisageable ?
L’idée d’un remake circule parfois dans les forums, mais n’a jamais été concrétisée. Adapter Hibernatus aujourd’hui poserait de nombreux défis, tant le film repose sur un humour typique de son époque. Une nouvelle version pourrait difficilement conserver l’élégance burlesque de l’original, sans tomber dans le pastiche. Et sans Louis de Funès, le cœur du film serait difficile à retrouver.
Comédie à la fois farfelue et fine, Hibernatus continue de susciter la curiosité des spectateurs, anciens comme nouveaux. Preuve que certaines idées, aussi saugrenues soient-elles, peuvent traverser les décennies… à condition d’être portées par un acteur d’exception.
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Hibernatus
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Hibernatus
- 10 septembre 1969 (1h18)
- De Édouard Molinaro
- Avec Bernard Alane, Claude Gensac, Claude Piéplu, Louis de Funès, Martine Kelly, Michael Lonsdale, Olivier De Funès et Paul Préboist