The French Dispatch

Le thème du film était intéressant et le réalisateur de talent, j'étais donc dans les meilleures dispositions pour cette projection : casting époustouflant, mise en scène exceptionnelle assurée, la France vue par un américain amoureux de la France.

Malheureusement le résultat n'est pas celui que j'attendais : je me suis ennuyée et je ne suis pas parvenue à me captiver par les histoires, sans grand intérêt, de ces journalistes. L'ensemble manque de rythme, seule la séquence d'exposition est vivante et les autres s'enlisent dans des rebondissements inutiles.
Et puis, on se perd dans la narration qui s'éparpille : le début de l'histoire du prisonnier/génie n'est pas bien claire, le fil des événements de Mai 68 est compliqué à suivre, on s'embrouille dans la recherche du petit garçon kidnappé, entre poursuite et gastronomie etc.

Par ailleurs, j'ai été surprise par une vision de la France pas sympathique du tout, ringarde et un peu rance (plus d'avant guerre d'ailleurs, qu'années 60/70 me semble-t-il) alors que Wes Anderson serait "francophile". Franchement je n'ai pas eu cette impression.
Trois exemples parmi beaucoup d’autres :
- La scène d'exposition aurait été tournée à Angoulême, mais on reconnaît un Paris sale, envahi par les rats, embouteillé. Le triporteur conduit par Owen Wilson disparaît même dans un accident de la circulation.
- Pourquoi ce nom ridicule et méchant attribué à cette ville française imaginaire « Ennui-sur-Blasé » ? Curieux quand on est francophile.
- Un père peut oublier son fils qui vient d’être kidnappé et se mettre à table pour un bon gueuleton à la française ?!

Non, je ne pense pas que Wes Anderson aime la France. Ceci posé, les acteurs sont excellents et ils se sont bien amusés. Les décors sont superbes, les harmonies de couleurs sépia du plus bel effet visuel, les insertions d'images animées très réussies, mais tout cela ne parvient pas à sauver un film dont le propos est inconsistant.

En conclusion je suis très déçue, d'autant que, sous couvert de francophilie supposée du réalisateur, la France ne sort pas grandie de ce film.