Le groupe Meta qui regroupe les applications Facebook, Instagram, Messenger, Threads et WhatsApp vient d’annoncer qu’il utiliserait les données publiques de ses utilisateurs pour entraîner ses IA à partir du mois prochain. Qu’est-ce que cela implique et comment s’opposer à l’utilisation de vos données ?
La plupart des IA génératives ont été entrainées illégalement sur des contenus protégés par la propriété intellectuelle
Si de plus en plus d’internautes utilisent des IA génératives comme ChatGPT, DeepSeek ou Midjourney, peu ont conscience que ces IA ont été entrainées avec des données collectées sur le web en bafouant la propriété intellectuelle. La législation reste encore relativement floue à ce sujet, mais le retrait du « mode Ghibli » du générateur d’images de ChatGPT o4 montre que ces questions sont loin d’être résolues.
On parle beaucoup d’OpenAi et de ChatGPT, mais Facebook fait partie des pionniers de l’intelligence artificielle générative. En effet, Meta utilise de l’IA pour analyser et modérer les contenus publiés sur ses réseaux depuis plusieurs années. Leur expertise n’est plus à prouver et leurs derniers modèles open source, Llama 4, sont du niveau des meilleurs modèles d’Open AI et de Google.
J’ai pu constater que les modèles Llama étaient bien meilleurs que tous les autres pour … générer des commentaires réalistes avec des fautes d’orthographe crédibles. Est-ce à dire qu’ils auraient été entrainés sur des données internes à Facebook ? Rien ne permettait de le prouver jusqu’à présent.
Le voile a été levé, puisque Meta a annonce début avril qu’il utiliserait tous les contenus publics postés sur Facebook, Instagram et Threads pour entraîner ses prochains modèles d’intelligence artificielle, ce qui inclut les photos, commentaires, légendes, et interactions publiques de ses membres. Donc pour le moment les échanges privés – notamment dans les messageries de ses applications, dont WhatsApp et Messenger – ne sont pas concernés.
Pourquoi Meta veut vos données et quelles données sont concernées ?
Pour Meta, l’objectif est double : améliorer la performance de ses modèles d’IA et offrir des possibilités publicitaires ultra-ciblées. Les données publiques offrent un contexte précieux pour prédire les tendances sociales et créer des publicités plus pertinentes. En exploitant simultanément images, textes et interactions, Meta espère devenir la référence principale en matière d’assistance et de recherche interne, concurrençant directement Google.
Tous les contenus publics seront collectés, y compris des publications remontant jusqu’au lancement de Facebook en 2004. Les profils des mineurs et les messages privés seront exclus, toutefois, certains experts craignent que des contenus sensibles, publiés publiquement, soient difficiles à filtrer efficacement, entraînant potentiellement des utilisations problématiques, comme la réutilisation non autorisée de photographies originales.
Pourquoi cela pose problème ? Parce qu’une fois entrainée, cette IA pourrait faire office de super moteur de recherche et permettre de vous cibler publicitairement mais également de faire remonter des commentaires publics datant de 2006 dans lesquels vous divulguez des informations privées, des points de vue politiques, une critique de votre employeur, ou d’autres propos que vous regrettez aujourd’hui.
Comment s’opposer à cette collecte ?
Meta s’appuie sur le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) pour pouvoir mettre en place légalement ce processus, invoquant son « intérêt légitime ». Si de nombreux régulateurs européens contestent cette interprétation, estimant que la protection des données personnelles doit primer sur les intérêts commerciaux, la machine n’en est pas moins lancée.
Meta permet toutefois aux utilisateurs européens de s’opposer à cette collecte jusqu’au 27 mai 2025. Un formulaire discret est accessible depuis le Centre de confidentialité de chaque compte à l’adresse suivante : https://www.facebook.com/help/contact/6359191084165019
Voici la démarche à suivre pas à pas pour interdire cette collecte de données :
- Connectez-vous à Facebook ou Instagram depuis un navigateur web (idéalement sur ordinateur)
- Accédez au Centre de confidentialité depuis les paramètres
- Cliquez sur « s’opposer » dans la section Intelligence artificielle
- Vérifiez et corrigez si nécessaire votre adresse mail
- Ajoutez, si vous le souhaitez, un commentaire sur l’impact négatif que vous percevez
- Envoyez le formulaire et conservez le courriel de confirmation
Il est conseillé d’utiliser un ordinateur pour faciliter la procédure, mais ne tardez pas : le 28 mai 2025 il sera trop tard !
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- La garantie du fabricant de ce produit pourrait être différente de celle habituellement fournie avec des produits vendus en France.
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