C’est une première dont Pixar se serait bien passé : Elio, son nouveau long-métrage original, enregistre le plus faible lancement de toute son histoire, tant sur le marché nord-américain qu’en France. Un revers inquiétant pour une marque longtemps synonyme de succès critique et populaire.
Elio : une aventure spatiale ambitieuse boudée par le public
Réalisé par Adrian Molina (Coco) avec la collaboration de Domee Shi (Alerte rouge) et Madeline Sharafian, Elio raconte l’histoire d’un garçon rêveur, enlevé par des extraterrestres et désigné par erreur comme représentant officiel de la Terre auprès d’une assemblée intergalactique. À travers cette fable initiatique mêlant science-fiction, tendresse et dérision, Pixar espérait renouer avec la force émotionnelle de ses grandes œuvres.
Malgré une direction artistique inventive et un casting vocal prestigieux (Zoe Saldaña, Jameela Jamil, Brad Garrett), Elio semble être passé inaperçu auprès du grand public.
Elio fait le plus faible démarrage de l’histoire de Pixar
Selon les chiffres communiqués par Deadline, Elio a engrangé environ 22 millions de dollars lors de son premier week-end d’exploitation en Amérique du Nord. Ce résultat le place derrière 28 Years Later et le remake live-action de Dragons, pourtant en deuxième semaine.
C’est tout simplement le plus mauvais lancement de Pixar en près de trente ans, bien en deçà de Toy Story (29,1 millions de dollars en 1995), à une époque où le studio n’avait encore rien prouvé. Même Élémentaire, qui avait déçu à sa sortie avant de bénéficier d’un bon bouche-à-oreille, avait réalisé 29,6 millions.
Sur le territoire français, Elio n’a guère fait mieux. À sa sortie le mercredi 19 juin, le film n’a attiré que 28 403 spectateurs, avec une moyenne de 10 entrées par séance, selon les premiers chiffres recensés. Un démarrage particulièrement faible, y compris pour un Pixar original.
À titre de comparaison :
- Élémentaire avait réuni 63 000 spectateurs dès son premier jour.
- Buzz l’Éclair, pourtant critiqué à sa sortie, culminait à plus de 75 000 entrées.
- Même Le Voyage d’Arlo, l’un des Pixar les moins populaires, affichait plus de 50 000 entrées en journée d’ouverture.
Pourquoi un tel flop ?
Comment expliquer un tel désintérêt du public pour un film Pixar, alors que la marque reste forte dans l’imaginaire collectif ?
Plusieurs éléments peuvent être avancés :
- une campagne marketing très discrète
- l’absence d’avant-premières massives
- un calendrier chargé (entre l’Euro de football, les fortes chaleurs et la sortie récente de Vice-Versa 2)
- et surtout un manque de lisibilité quant au ton et à l’univers du film.
L’histoire d’Elio, bien que touchante et singulière, s’adresse peut-être à un public plus adulte qu’attendu. Ce positionnement ambigu a pu désorienter les familles, cœur de cible habituel de Pixar.
Les notes et commentaires du film sur Allociné semble en tous cas aller dans ce sens :
Espérons maintenant pour Mickey que le film pourra bénéficier d’un bouche-à-oreille favorable comme ce fut le cas pour Élémentaire…