Le virus du Sida a t-il du souci à se faire ? Une équipe de chercheurs a mis au point un traitement révolutionnaire qui permet aujourd’hui de guérir le Sida chez la souris. La nouvelle technique génétique employée a permis d’éliminer totalement le virus dans l’organisme de plusieurs rongeurs. Une première mondiale qui fait naître de nouveaux espoirs chez les patients atteints.
LASER ART : un traitement révolutionnaire contre le Sida
Pour parvenir à soigner totalement les rongeurs, les chercheurs du centre de neurovirologie et du centre de neuroAIDS à l’université de Temple de Philadelphie, dirigé par Kamel Khalili (auteur de l’étude) ont dû procéder en deux temps. Première étape : réduire le taux de réplication du virus dans le sang. Pour cela, l’équipe a employé des antiviraux classiques modifiés et baptisé cette nouvelle technique « LASER ART ».
Un communiqué de Sida Info Service explique le principe du LASER ART :
Avec LASER ART, les médicaments anti-VIH traditionnels sont peaufinés afin de développer une structure cristalline, puis sont enfermés dans des particules liposolubles. Cela leur permet de glisser à travers les membranes des cellules dans des endroits où le VIH a tendance à se cacher, comme le foie, les tissus lymphatiques et la rate. Une fois à l’intérieur, les enzymes des cellules commencent à libérer le médicament
L’un des principaux intérêts de la structure cristalline est de permettre l’élimination continu du virus pendant plusieurs mois en libérant lentement les médicaments. Mais le LASER ART ne permet pas à lui seul d’éliminer le virus. C’est là qu’entre en jeu la seconde partie du traitement : les ciseaux génétiques.
Un coup de ciseaux dans le génome
En parallèle du LASER ART, les chercheurs ont développé une technique d’édition de gènes à l’aide du « CRISPR-Cas9 » plus communément appelé « ciseaux génétiques ». En clair, on sectionne les fragments de VIH à l’intérieur du génome.
Utilisé seul, CRISPR ne suffit pas ; une fois que le VIH se réplique, il en sort tellement de copies qu’il n’est pas possible pour CRISPR de toutes les éditer. Cependant, lorsqu’ils sont combinés au traitement au laser, les deux traitements ont efficacement éliminé le VIH des animaux dans les essais
Cette méthode combinée à la précédente a ainsi permis d’éliminer le virus chez 30% des 29 souris infectées. Sang, tissus lymphatique, moelle épinière, cerveau… rien n’a été oublié pour détecter la moindre trace du VIH. Les tests se sont avérés négatifs sur 1 tiers des cobayes.
Cerise sur la gâteau, l’étude précise que « aucun dommage collatéral généré par CRISPR-Cas9 n’a été détecté », alors que les ciseaux génétiques peuvent parfois engendrer des mutations indésirable sur génome.
Prochaine étape : les primates non-humains.