Pourquoi Ordell Robbie tue Beaumont Livingston dans Jackie Brown ?

Beaumont, un maillon faible pour Ordell

Beaumont est un petit trafiquant de bas niveau lié à Ordell Robbie, un trafiquant d’armes. Quand le film commence, Beaumont vient d’être arrêté par la police avec des armes illégales. Pour ne pas rester en prison, il accepte un accord de libération sous caution, que finance justement Ordell. En apparence, ce dernier vient lui tendre la main. Mais en réalité, Ordell ne veut sous aucun prétexte qu’un homme aussi peu fiable soit interrogé par les agents fédéraux, car cela pourrait compromettre tout son réseau.

Ordell ne prend aucun risque

Ordell agit par instinct de survie. Il sait très bien comment fonctionne la justice : les petits délinquants, face à des peines de prison lourdes, parlent pour alléger leur peine. Il estime que Beaumont est du genre à craquer sous la pression. Il est jeune, nerveux, sans grande loyauté.

Dans le passé, d’autres trafiquants sont tombés à cause de complices qui ont parlé. Ordell refuse que cela se reproduise. Il préfère éliminer lui-même le risque, même si cela signifie tuer un homme qu’il connaît et qui lui faisait confiance.

Une mise à mort méthodique

La scène du meurtre est particulièrement marquante par son caractère froid et méthodique. Ordell invite Beaumont à l’aider dans une transaction fictive. Il le fait monter dans un coffre de voiture, en lui expliquant qu’il s’agit d’un plan tactique. Puis, calmement, Ordell s’éloigne, prend une arme, ouvre le coffre et l’exécute d’une balle dans la tête.

Cette scène illustre parfaitement le caractère d’Ordell : calculateur, impitoyable et paranoïaque, prêt à tout pour rester libre. Il ne tue pas par cruauté, mais par logique de survie dans un monde criminel où la trahison peut surgir à tout moment.

Une scène inspirée du roman d’Elmore Leonard

Ce moment est directement tiré du roman Rum Punch de Elmore Leonard, sur lequel se base le film. Tarantino y injecte cependant sa patte : un montage précis, une tension croissante, un dialogue qui sonne vrai, et surtout une caméra qui quitte la scène juste avant le meurtre pour laisser le spectateur seul face à l’horreur du geste.

Jackie Brown

• 01 avril 1998 (2h30)
• De Quentin Tarantino
• Avec Aimee Graham, Michael Keaton, Tom Lister Jr., Tangie Ambrose, T'Keyah Crystal Keymah, Sid Haig, Samuel L. Jackson, Robert Forster, Robert De Niro, Renee Kelly