Meta ne se contente plus de concurrencer OpenAI avec ses modèles LLaMA. Elle veut désormais débaucher ses cerveaux, et elle est prête à sortir le carnet de chèques pour y parvenir. Selon des informations croisées par The Information et plusieurs analystes, Mark Zuckerberg aurait offert à certains ingénieurs de premier plan chez OpenAI des packages dépassant les 100 millions de dollars : 100 millions de prime d’embauche, plus un salaire annuel du même ordre. Oui, vous avez bien lu.
Facebook prêt à payer 100 millions de dollars certains développeurs de ChatGPT
La bataille que se livrent les géants de la tech pour dominer l’intelligence artificielle générative atteint une nouvelle intensité. Derrière l’effervescence autour des modèles open source de Meta et les performances des GPT d’OpenAI se cache une réalité brutale : celui qui attire les meilleurs ingénieurs gagne. Et Meta, bien décidée à rattraper son retard, mise sur l’arme la plus directe qui soit : l’argent.
Mais à ce niveau, il ne s’agit plus simplement de négociations salariales. 100 millions de dollars pour faire changer de camp un développeur, ce n’est plus une rémunération : c’est une déclaration de guerre. C’est aussi une manière de désorganiser l’adversaire, en le privant de ses profils les plus stratégiques, ceux qui ont conçu les cœurs algorithmiques des modèles GPT.
Clauses de non-concurrence : un obstacle ou une illusion ?
Problème pour Meta : de nombreux employés d’OpenAI sont soumis à des clauses de non-concurrence. Ces contrats, très contestés aux États-Unis, interdisent pendant une période donnée à un salarié de travailler pour un concurrent direct. Or, dans le domaine de l’IA générative, difficile de faire plus concurrent que Meta.
Si ces clauses sont strictement appliquées, les ingénieurs ciblés pourraient devoir attendre plusieurs mois – voire plus d’un an – avant de rejoindre les rangs de Zuckerberg. Mais leur validité est de plus en plus remise en question. La Federal Trade Commission (FTC) a récemment proposé leur interdiction pure et simple, estimant qu’elles nuisent à l’innovation et à la mobilité des talents. Dans un tel contexte, Meta semble parier sur une évolution favorable du droit… ou sur des arrangements confidentiels, via des rachats de contrats ou des poursuites juridiques risquées.
Open source contre Silicon Valley fermée
Au-delà des chiffres, ce bras de fer met en lumière une tension idéologique grandissante.
D’un côté, OpenAI, de plus en plus liée à Microsoft, développe ses modèles dans une logique fermée, commerciale, et protégée par des licences strictes.
De l’autre, Meta affiche un choix assumé pour l’open source, et publie ses modèles LLaMA sur GitHub, quitte à ce qu’ils soient réutilisés librement, y compris par ses concurrents ou par des acteurs controversés.
Dans ce contexte, attirer des ingénieurs d’OpenAI ne relève pas uniquement d’un transfert de compétences. C’est aussi une bataille narrative : prouver que le camp « ouvert » peut séduire ceux qui ont façonné le modèle « fermé ». Une forme de rachat symbolique, où le talent devient le levier du storytelling.
La réponse de Sam Altman
Cette stratégie ultra-agressive n’est pas sans conséquence. En attirant ainsi l’attention sur la guerre des salaires, Meta expose aussi une autre facette du secteur de l’IA : l’explosion des inégalités.
Quand certains développeurs se voient proposer des primes à neuf chiffres, d’autres startups ou laboratoires publics peinent à retenir leurs équipes face aux géants. Ce déséquilibre structurel pourrait à terme freiner l’innovation globale, en concentrant toujours plus de savoir-faire dans quelques entreprises privées.
Interrogé au sujet de cette technique d’embauche, Sam Altman le patron d’OpenAI a répondu : « Ce n’est pas comme ça qu’on construit une grande culture d’entreprise. » Il a également déclaré qu’aucun des meilleurs éléments de sa société n’était parti pour le moment.
Quoiqu’il en dise, OpenAI devra redoubler d’efforts pour fidéliser ses équipes, parce que 100 millions c’est tout de même une sacrée somme. Les promesses d’impact éthique et d’alignement de l’IA sur les valeurs humaines suffiront elles face à une offre pareille ? Pas sur…
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