Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux

  • Par Mr Geek
  • Publié le 26 septembre 2016 à 15:58, modifié le 19 avril 2022 à 13:34

Hier soir, fin de week-end, je me demande ce que je vais bien pouvoir regarder avant de me coucher.

Ah mais le reboot de Mac Gyver ne devait pas sortir son premier épisode ?
Par un tour de magie complètement légal (comment ça non ?) voilà qu’il apparaît par sur mon écran de TV. Je m’installe bien confortablement, et c’est parti pour 1 heure de… souffrance ?

Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux

Bon on va vous la faire courte, ce reboot est une catastrophe, et personnellement je ne laisserai pas même une chance au deuxième épisode. Mais comme il faut un peu argumenter, argumentons mes amis.

Une introduction qui fait plus penser à James Bond ou à Mission Impossible

Oui je sais c’est bizarre, ce que je viens d’écrire, mais ce que j’ai vu dans les premières minutes de l’épisode l’est tout autant.

Dans la version 2016, Mac Gyver (Lucas Till) est un génie sorti du MIT. Il est assisté d’un gros bras ex-CIA (Georges Eads) et d’une jeune prodige de l’informatique qui a refusé de travailler chez Google et Space X pour sauver le monde.
Oui moi aussi ça m’a fait sourire, le stagiaire qui a pondu ça a eu droit à un cupcake gratuit d’ailleurs.

Nos 3 lurons ont un boss féminin en tailleur à 600$ et tout ce petit monde travaille dans le plus grand secret à la Fondation Phoenix DXSI.
Ce point est totalement gratuit puisque la DXSI sera renommée comme il se doit Fondation Phoenix à la fin de l’épisode, mais ça vous donne déjà un avant-gout des délices à venir : il va falloir combler pour donner l’illusion de quelque-chose de travaillé.

Bref, dans les premières minutes pré-générique on retrouve Mac Gyver dans une soirée select. Il fait preuve d’une ingéniosité et d’une dextérité qui font passer James Bond et Ethan Hunt pour des amateurs, et il récupère l’arme bactériologique qu’il est venu dérober … avant de se la faire piquer à son tour.

Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux #2

Bref c’est le scénario type d’un James Bond, d’un Mission Impossible, ou d’un nanard à la xXx. Non vous ne vous êtes pas trompés de série, les scénaristes par contre…

Mais passons, il faut bien commencer quelque-part.

Un générique trop court

Alors oui je sais c’est facile, mais que voulez-vous, quand on pense à Mac Gyver, la série de notre enfance, on pense d’abord au générique avec sa petite musique, ses explosions, Mac dans toutes sortes de situations tendues, et tout le tremblement.

Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux #3

Forcément lors de la diffusion d’un pilote, il n’y a pas encore 150 épisodes dans les cartons et il faut faire avec les moyens du bords, ou plutôt avec les scènes déjà tournées.
Mais c’est un peu comme si on matait un Star Wars sans le générique déroulant, ça ne démarre pas sous les meilleures augures et on a du mal à se mettre dans le bain.

Un jeu d’acteur et des répliques du niveau d’une série de Berlanti

Tout comme bon nombre d’entre vous, je regarde les séries de Greg Berlanti, Arrow, The Flash, Legends of Tomorrow et Supergirl.
Si généralement j’assume, j’ai aussi parfois un peu honte… Le jeu d’acteur y est du niveau d’AB Production, mais tout cela est compensé par le plaisir de voir l’univers DC transposé sur le petit écran.

Ici aucune compensation de ce type malheureusement…

J’étais confiant au sujet de Lucas Till que j’avais découvert dans X-Men First Class, et je regrettais qu’il se soit fait zigouiller aussi vite dans X-Men Apocalypse. Mais finalement plus tant que ça…

Lors de nombreux passages de cet épisode j’avais l’impression qu’il posait devant la caméra avec un sourire légèrement forcé, un peu comme s’il était invité à une soirée et ne savait pas trop quoi dire pour meubler.

George Eads, un vieux de la vieille avec 3682 épisodes des Experts au compteur se débrouille correctement, sans parvenir à relever vraiment le niveau.

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Pour les autres personnages secondaires, les 3 nanas en l’occurrence, que dire… on va me taxer de sexisme, alors je vais juste reprendre mon exemple du début : du niveau de Supergirl.
Trop propres sur elles, un jeu d’acteur très moyen, bref on n’y croit pas une seule seconde.

D’une façon générale les répliques de cet épisode sont creuses et ne sont pas vraiment rattrapées par le jeu des acteurs donc.

Des effets spéciaux cheap et des bricolages pas toujours crédibles

Passons maintenant à la réalisation. Les décors sont vides (Arrow c’est toi ?).

Je vous donne un exemple qui m’a choqué : 3 mois après l’histoire de la fête et du voleur volé, on retrouve un technicien en blouse blanche, accroupi derrière le cul d’une camionnette. La dite camionnette est dans un entrepôt au sol blanc maculé et il essaie (depuis 3 mois accroupi ?) de craquer le password de l’ordi de l’ex-collègue de Mac Gyver.

Attendez, je vous la refais : on a un technicien en blouse, accroupi, dans un faux garage, qui depuis 3 mois n’a pas déplacé l’ordi qui était dans la camionnette et… NOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNNNNNN ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux #5

Une partie des décors est très « carton pâte » ce qui est étrange pour une série produite par CBS. C’est d’autant plus dommage que les plans en extérieurs sont par contre plutôt réussis.

Ce coté cheap (Adobe Premiere ?) atteindra son paroxysme lors de l’explosion d’une autre camionnette (décidément) tout juste digne d’un Youtubeur… ou de la série Supergirl justement.

Passons maintenant aux bricolages de Mac.
Je dois reconnaitre être un très mauvais spectateur pour ce reboot. Pourquoi ? Quand je regardais la série j’étais encore ado. En 2016 d’une part on a pris l’habitue de séries de très haute qualité (Game of Thrones ou Daredevil pour n’en citer que deux), mais j’ai aussi derrière moi des études scientifiques en physique et en informatique…

Si certains bricolages sont vaguement crédibles, je mets au défi quiconque de tailler un superbe parachute bien carré dans la toile d’une camionnette (oui les camionnettes sont partout) lancée à 120 km/heure.

Le coté tutoriel à la Youtube avec lien cliquable, et explication détaillée dès que Mac fait un bricolage est plutôt une bonne trouvaille, mais ça s’arrête là : on a droit à trop de bricolages (5 ou 6) qui s’enchaînent beaucoup trop vite.
S’agit-il d’une incitation avec notice à tester à la maison ?

Allez les gosses essayez de créer un gros électro-aimant pour tout faire péter !
Comment ça c’est dangereux ? Meuh naaaaaaannnnnn…

Un scénario cousu de fil blanc et trop haletant

Je vous laisse découvrir le premier épisode (oui je suis vicieux j’aime faire souffrir les gens) mais même en visionnant ce pilote à 1 heure du matin, j’ai immédiatement deviné quel serait le twist au bout de 5 minutes.
Je me suis dit « naaaaaaaan ils ne vont quand même pas faire ce à quoi je pense d’entrée ? »

Et bien si, à croire qu’il s’agit d’un remake d’une autre série mort née de CBS, Intelligence avec les mêmes ingrédients : la technologie, le groupe d’agents très secrets, la trahison et même la coupe 80’s.

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Pour faire court en 1 épisode, tout sera plié : la machination, les commanditaires, la récupération de l’arme biologique, les méchants en taule et même le reboot de l’équipe !

Construire une histoire et une personnalité pour les protagonistes ? Désolé pas le temps.
La prod nous a demandé de caler une poursuite en bateau, une poursuite en camion, une poursuite en hélicoptère, une cascade en avion, 2 explosions, des combats au corps à corps et des combats au pistolet mitrailleur. C’est qu’on n’a pas pas que ça à faire ma petite dame…

Evidemment pour caser tout ça on va faire quelques raccourcis et à aucun moment la moindre tension n’aura le temps de s’installer.

Et le fan service pourri on en parle ?

On ne parlera pas de sa coupe ridicule de Lucas Till censée rappeler celle de Richard Dean Anderson, non, non, on a dit pas le physique (et puis il était déjà coiffé comme ça avant la série).
Mais quel est l’intérêt de prendre un acteur « ressemblant » et de l’affubler de la même coupe que l’original ?

Rassurez-vous il y a aussi des nouveautés, comme le colloc black un peu neuneu du héros, histoire d’apporter un peu de diversité ethnique dans ce casting.

On passera aussi sur le clin d’œil hypeeeer subtil à la série des années 80, durant lequel Angus MacGyver porte une fausse roquette à l’épaule.

Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux #7 Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux #8

Mais n’exagérons pas car c’est finalement la séquence qui résume le mieux cette épisode et ce reboot : en carton.

Mac Gyver 2016 : une série à éviter

En résumé, si vous ne connaissez pas la série originale ça pourra peut-être passer, malgré l’overdose d’action, de punchlines ratées et un scénario écrit sur un coin de table.

Critique Mac Gyver 2016 : un reboot calamiteux #9

Pour les autres fuyez tant qu’il en est encore temps !

Network CBS
Création2016
Saisons5
Avec George Eads, Henry Ian Cusick, Justin Hires, Lucas Till, Meredith Eaton, Tristin Mays